Une maison « Mer »aux matières pur luxe…
Derrière ce nom improbable se cache la styliste autodidacte Laurence Mahéo : une créatrice de mode pas comme les autres. Prestic et Ouiston sont deux poupées qui ont suivi Laurence durant toute son enfance. Avec ses deux amies de chiffon, dans la boutique de tissus que tiennent ses grands-parents en Bretagne, elle joue à la couturière. Laurence commence à modifier des fripes qu’elle revend et prendra un virage plus formel en entrant chez le tailleur Arthur & Fox, où elle s’occupera de la ligne femme. Puis elle sera dénicheuse d’articles vintages pour les stylistes et en 2004, lancera sa première collection de pièces originales fabriquées à partir de carrés de soie vintage. Tout ça, sans jamais avoir fait d’école de couture.
La vie demandera à Laurence de mettre sa passion de côté pour reprendre l’exploitation ostréicole familiale suite au décès brutal de son père en 2006. Elle qui avait quitté sa Bretagne natale à l’âge de 12 ans a dû tout apprendre du métier et mettre entre parenthèses sa marque de vêtements en plein essor, lancée deux ans plus tôt. Ostréicultrice et créatrice de mode, deux métiers incompatibles ? Pas pour Laurence Mahéo. Très vite elle reprend ses tissus et son fil pour créer ce qui deviendra rapidement une marque incontournable de la scène de mode française. Quand elle n’invente pas ses tenues à Paris, elle s’occupe de ses parcs à huîtres dans le golfe du Morbihan.
C’est dans la slow fashion que la créatrice s’inscrit depuis 2010, période à laquelle la marque reprend son envol après avoir été repérée par la directrice du style du Bon Marché. Pendant des années, Laurence Mahéo propose des modèles uniques, avant de céder à la logique des collections. Elle collabore avec différents artistes dont Laurence Kiberlain dans un univers où ses imprimé deviennent des classiques et impose un style à son rythme.
Laurence Mahéo fait souffler un vent de fraîcheur sur la mode avec sa marque. On se pâme devant ses sublimes imprimés déclinés en robes chemises, en jupes boutonnées, en pantalons fluides de pêcheurs revisités. On craque sur les vraies robes de filles à doubles bretelles et décolletées trompe-l’œil dans le dos, les tressages savants des foulards vintage ou des blouses en twill de soie, sa matière fétiche. Des tenues très féminines à l’allure bohème, un univers décalé pour « casser les codes »…
Cette jolie marque de prêt-à-porter est Made in France.Elle prend tout particulièrement soin de la conception de chaque modèle aussi bien dans le choix de la qualité des tissus anglais ou italiens que dans la combinaison des matières, des mélanges de couleurs et dans la finesse du détail où toutes les finitions sont faites à la main. On peut donc reconnaître la patte artisanale dans ses créations. Chaque année, la styliste signe deux collections d’une soixantaine de pièces, une couture avec des créations uniques, numérotées à la main, une autre plus basique pour tous les jours. Du haut de gamme, tout de même, qui s’explique par le choix de matières nobles et précieuses.
Aujourd’hui, forte de cette vie atypique, Laurence arrive à donner à ses créations une dimension fraîche et joyeuse. En ressort des collections chaque saison plus étonnantes, subtilement poétiques et dictées par une folle envie de différence.
Cette marque, quasi inconnue du grand public, est tranquillement en train de s’installer. Ses créations deviennent incontournables dans les magazines de mode. Au Japon, aux États-Unis, en Espagne, à Paris, les modeuses averties se les arrachent.
Sa collection printemps-été 2018 mixe les imprimés « Animaux Marins » de Laurence Kiberlain, et « Darwin » du collectif Paulette Zoute sur un vestiaire d’exploratrice et de chasseuse de papillons. La Prestic Ouiston nous éblouit par cette dernière collection si singulière mais surtout dépourvue de fausses notes.
Fin février, un corner éphémère a été inauguré au Bon Marché jusqu’à la fin du mois de mars où elle y dévoilera également une sélection de pièces uniques ainsi que ses toutes premières lignes de maroquinerie, de décoration et papeterie. La créatrice s’est également plongée dans l’écriture de son premier roman, histoire de rajouter une troisième corde à son arc et prouver une fois de plus qu’elle est une véritable touche-à-tout !
Une marque française inclassable, hautement qualitative, dont la proposition forte ne cesse d’étonner …
Autant se dépêcher, car la collection fait un ravage pour toutes celles ayant l’art et la manière d’apprécier de si belles pièces. En d’autres termes, foncez fissa !!!
À suivre..